Selon l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes, 81% des femmes belges assument des tâches domestiques quotidiennes, contre 33% des hommes, ce qui s’ajoute à leur charge, au-delà du travail. À cette réalité s’accompagne la précarité de beaucoup professions qu’elles occupent, marquées par des temps partiels, des contrats fragmentés et des salaires modestes. Des concessions souvent nécessaires pour équilibrer emploi et vie familiale.
Véronique, mère de quatre enfants, a opté pour le travail de nuit : « Quand les enfants étaient petit·es, c’était encore faisable de faire un mi-temps parce que les salaires étaient un peu plus proportionnels au coût de la vie. Donc, je ne faisais que sept nuits par mois, mais bon, j’avais un salaire en conséquence. Celles qui ne peuvent pas se le permettre font un temps plein, mais alors, tu es épuisée pour tes enfants. C’est presque tyrannique comme choix.«
Cette charge mentale et physique favorise les burn-out et la dépression. « Il y a une charge mentale énorme parce que c’est un travail très intellectuel, dans lequel on doit réfléchir à ce qu’on fait constamment : ne pas se tromper de médicaments, de dosage, de patient·e. Mais il y a aussi beaucoup de pressions. Les médecins ne sont pas toujours très sympas avec nous, les familles sont de plus en plus exigeantes. Et on a très peu de reconnaissance« , explique-t-elle. « C’est un travail physiquement dur aussi, on porte des charges très lourdes. Les patient·es qui ne sont pas autonomes, on doit les porter, et un humain, c’est lourd« , confie Véronique.