Nous avons également sollicité la Fnac, Cultura et Club pour connaître leurs choix éditoriaux. Jusqu’à présent, aucune de ces enseignes n’a donné suite à nos demandes d’interviews.
Ces grandes surfaces culturelles ne sont visiblement pas à l’aise avec ces questions qui sous-tendent aussi des rapports de force avec les groupes industriels, propriétaires de nombreuses maisons d’édition.
Ce qui paraît clair, c’est le choix commercial fait par ces enseignes. Un livre est un livre. La ligne éditoriale est celle du business. Et, pour revenir à l’extrême droite, Bardella coté francophone et Van Grieken côte flamand, sont mis en rayon car ils se vendent.
Mal à l’aise, les magasins Club ont été, il y a quelques jours, épinglés par un influenceur pour avoir mis en avant la prose du leader du RN, dans un top 10 des ventes mais l’ont ensuite retiré. Récemment, la Fnac (France) a, sous la pression de l’extrême droite, retiré de la vente un jeu de société « Antifa« , avant de le remettre en rayon, estimant « qu’il ne comportait rien de nature à justifier un refus de commercialisation. »
On le voit, les débats relatifs à la politique, au conflit israélo-palestinien, aux questions du covid, aux questions de genre, aux thèses complotistes aussi, sont des dossiers polémiques et très inflammables. Dans ces domaines, les grandes surfaces culturelles marchent sur des œufs, s’attirant les foudres de tous les côtés mais sans choisir leur camp et sans donner suffisamment de clarté sur le choix de leurs coups de cœur ou des livres mis en avant.