Une « manifestation couchée » est organisée ce samedi 15 mars, devant la gare de Bruxelles-Central, pour défendre les droits des malades du Covid long et « lutter contre l’oubli du Covid », selon les associations « Not recovered Belgium » et « Long Covid Belgium ».
Cette manifestation a lieu cinq ans après le premier confinement décidé en mars 2020 en Belgique, pour faire face à la première vague de la pandémie de Covid-19.
Une mort sociale
Selon les deux associations, les personnes qui souffrent du Covid long, également appelé syndrome Covid chronique ou affection post-Covid-19, ne peuvent plus travailler ou étudier et peinent souvent à s’occuper de leur(s) enfant(s) et de leurs proches. « Des malades laissés à l’abandon, qui n’ont toujours aucun soin, ne sont pas vraiment reconnus, reçoivent peu d’aides, alors qu’ils vivent une mort sociale », dénoncent les associations « Not recovered Belgium » et « Long Covid Belgium ».
Depuis 14h00, ce samedi, « des malades armés de leurs oreillers et couvertures » manifestent sur l’esplanade du Carrefour de l’Europe pour demander davantage de recherche, de soignants experts, de diagnostics, de soins, d’aides de l’État mais aussi « de la reconnaissance ».
Les symptômes les plus courants associés à l’affection post-Covid-19 sont la fatigue intense, l’essoufflement et le dysfonctionnement cognitif (par exemple la confusion, les trous de mémoire ou un manque de concentration ou de clarté mentale). « Chaque effort que je fais, je le paye tout de suite, explique Luc, au micro de la RTBF. Cela a un impact sur mon moral. Mais il n’y a pas que la fatigue, il y a aussi l’intolérance à l’effort. Il y a des troubles neurologiques, il y a des troubles cardiaques qui font que ma vie n’est pas des plus confortables« , détaille-t-il.
Cet instituteur explique que cette maladie l’a éloigné de son travail avec des périodes d’absence. « Je me suis épuisé à travailler (…) J’attends de pouvoir retravailler mais c’est impossible, impossible ! Une journée avec des enfants. Je suis mort après. »
Ces symptômes peuvent persister plusieurs semaines voire plusieurs mois après l’infection initiale et avoir des répercussions sur la capacité d’une personne à mener à bien ses activités quotidiennes, par exemple à travailler ou à s’acquitter des tâches ménagères.
C’est d’ailleurs la réalité pénible à laquelle est aujourd’hui confronté Luc. Sa vie a été complètement boulversée. Aujourd’hui, dit-il, « la différence est que je suis incapable d’aller courir. Si je veux, je peux faire un peu de vélo ou vélo électrique, mais je roule avec mon fils et mon fils qui a six ans, il roule plus vite que moi. Et après je suis crevé. Il y a des jours où monter un escalier… j’arrive au dessus, je suis essoufflé et je dois m’asseoir. C’est fatiguant. »