Comme tous les mercredis, c’est l’effervescence au bar à soupe de la régie des quartiers de Dison. 72 couverts sont réservés. En cuisine, les stagiaires s’activent. Aurore a 29 ans. Elle est demandeuse d’emploi et suit cette formation en cuisine depuis 7 mois. Comment ça se passe pour l’instant ? “Super bien.” La Régie de quartier, ça représente quoi pour vous ? “Ça a changé ma vie. J’ai appris à reprendre confiance en moi, à mieux communiquer avec les gens. Les formateurs sont toujours de bonne humeur. J’évolue bien”, sourit Aurore.
Un peu plus loin, Christopher surveille la mise en place. Isolé depuis des années, il retrouve ici, à 37 ans, un certain goût à la vie. “Après quelques années sans travailler, c’est se remettre en forme. Et la cuisine, c’est vraiment bien.” Ça vous fait du bien ? “Oui, beaucoup ”
« La table huit ? Non, ils sont sept« , corrige le chef du bar à soupe et formateur, Cédric Herbillon “Ça leur donne une petite rigueur, une habitude de retourner sur le travail où ils vont avoir un responsable, un chef. Et ils vont devoir suivre les ordres et surtout suivre des fois une recette à la lettre ? Donc ça les réhabitue à suivre un ordre et un processus aussi de travail pour la fabrication des plats.”
Car en 30 ans, le profil des stagiaires a fortement évolué. Cécile Alvarez, coordinatrice de la régie. “Au début, on recevait des personnes qui étaient en qu’on pourrait appeler des accidentés de la vie, qui avaient eu un problème, un accroc dans la vie, une perte d’emploi, un décès. Aujourd’hui, non, ce n’est plus du tout le cas. Aujourd’hui, on a des personnes qui sont en échec depuis la naissance. Leur rendre confiance est donc primordial. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas la chance d’aller à l’école ou de faire des études qu’on n’est pas capable de remplir une mission.”
Très souvent, les stagiaires retrouvent de l’emploi ou poursuivent un parcours qualifiant.