La CGSP a rencontré les ministres concernés : Jean-Luc Crucke (ministre de la Mobilité, Les Engagés) et Jan Jambon (ministre des Pensions, N-VA). Selon Pierre Lejeune ces deux ministres ont des « approches complètement différentes. Avec monsieur Crucke nous avons convenu d’un calendrier de négociations, avec des thèmes et des priorités, en se laissant le temps de discuter de ces thèmes, ce dialogue se met en place et va se poursuivre au cours des prochaines semaines. Nous avons rencontré Jan Jambon et la démarche est complètement différente : on a senti qu’on était face à une volonté de confrontation avec les organisations syndicales, et qu’il n’y avait aucun espace pour la négociation ».
Tout cela peut faire partie d’une négociation, mais si vous n’ouvrez pas les négociations et si vous choisissez le passage en force et l’imposition de mesures brutales, c’est compliqué
Le ministre Jambon veut réformer les pensions. Actuellement le personnel roulant de la SNCB peut partir à la pension à 55 ans s’il a trente ans de carrière. Le président de la CGSP Cheminots se dit prêt à aborder avec le ministre les statuts particuliers de départ à la retraite : « Nous sommes ouverts à la négociation sur tous les sujets. L’attention médiatique est focalisée sur ces départs à 55 ans. Les cheminots ne se battent par pour des privilèges. Tous les travailleurs dans ce pays vont être concernés par » le plan de réforme des pensions. « Les conditions pour partir à la retraite vont évoluer, ce qui va avoir pour conséquence d’allonger les carrières. Les cheminots vont aussi en être victimes, eux qui bénéficient des régimes particuliers. Ces régimes ont une histoire. En 2005 un arrêté royal a prévu le transfert du fonds des pensions de la SNCB à l’Etat et, dans le cadre de ce transfert (295 millions d’euros), il était convenu de maintenir les régimes particuliers des cheminots aussi longtemps que nécessaire. Maintenant on remet en cause cet arrêté royal, le ministre Jambon semble l’ignorer. Il y a un problème : on a payé pour ces régimes particuliers « .
Pierre Lejeune répète : « Tout cela peut faire partie d’une négociation, mais si vous n’ouvrez pas les négociations et si vous choisissez le passage en force et l’imposition de mesures brutales, c’est compliqué. De plus, les fins de carrière sont des mesures que vous discutez avec l’entreprise, pas avec le ministre des Pensions. Il n’y a aucun espace pour la négociation avec le ministre Jambon ».
La CGSP ira-t-elle au finish ? « En tout cas nous sommes déterminés et nous irons jusqu’au bout des revendications que nous avons fixées. Il faut que le ministre Jambon ouvre la porte de la négociation ».