Début février, la commune bruxelloise d’Anderlecht a connu une recrudescence de violence liée à une guerre de territoire entre narcotrafiquants. Descendues sur place après les fusillades, les autorités politiques (communales comme fédérales) annoncent vouloir agir à grand renfort de sécurité. Nécessaire sans doute à court terme mais est-ce suffisant ? Les associations des quartiers plaident (aussi) pour plus de prévention. Un travail qu’ils mènent au quotidien – parfois avec les moyens du bord – et qui porte ses fruits.
Un terrain de football synthétique, des coachs qui donnent l’entraînement, des enfants en crampons qui se font des passes. Rien d’exceptionnel à première vue et pourtant, ce n’est pas un club de sport classique. FEFA – entendez Football Ecole Famille Anderlecht – est une association qui soutient les jeunes. Le ballon rond est ici une accroche passion pour pouvoir mener, en parallèle, un travail psychosocial.
« Effectivement, le foot, c’est la porte d’entrée » explique Julien Cuxac, directeur de FEFA. « Mais l’objectif, c’est vraiment de soutenir le développement des jeunes, leur réalisation personnelle ».
« On travaille sur leur bien-être, leur épanouissement mais aussi sur leur scolarité avec une école des devoirs et sur leur insertion professionnelle avec des entreprises partenaires. On accompagne également la cellule familiale quand c’est nécessaire ».
Tracer des perspectives viables
FEFA encadre aujourd’hui 340 jeunes, garçons et filles, âgés de 5 à 24 ans et n’en est pas à son coup d’essai. Le projet existe depuis 2005 à Cureghem, un quartier d’Anderlecht fragilisé sur le plan socio-économique.
« Cela signifie globalement, moins de ressources, qu’elles soient économiques, qu’elles soient au niveau du capital social et aussi du réseau de contacts. Donc, c’est essentiel d’investir pour la jeunesse ici. Leur permettre de continuer à rêver, de tracer des perspectives viables dans un environnement où on sait que le système scolaire ne permet pas de résoudre toutes les difficultés ».
« Construire cette résilience avec eux, c’est les empêcher de tomber dans un certain fatalisme qui, plus tard, pourrait les entraîner à faire de mauvais choix ».