Les révélations de la VRT et du quotidien De Morgen sur les retards de domiciliation dans la commune d’Aalter, au détriment de résidents dont le nom a une consonance étrangère, pourraient avoir des suites. La ministre flamande en charge de l’Intérieur, la CD&V Hilde Crevits (du même parti que le bourgmestre d’Aalter Pieter De Crem) indique jeudi qu’elle va demander à l’agence d’audit de l’administration flamande de vérifier si le mode de travail de la commune suit bien « les normes légales et bonnes pratiques« .
Un reportage du magazine de la VRT « Pano » a montré mercredi soir, au terme d’une enquête menée avec le quotidien De Morgen, que les personnes de nationalité non-Belge ou dont le nom laisse supposer des origines étrangères doivent souvent attendre des mois avant de parvenir à se domicilier à Aalter. Un problème que les Belges n’ont pas du tout, dans la même commune de Flandre orientale. Selon un « lanceur d’alerte« , il y a bel et bien une politique visant à retarder (et décourager) la domiciliation de résidents étrangers.
« Illégal »
Les demandes seraient transmises au collège des bourgmestre et échevins, qui prendrait alors systématiquement la décision de demander un contrôle de la qualité du logement, qui peut attendre plusieurs mois. La VRT a interrogé des experts, qui notent qu’il est illégal, dans le chef de la commune, de refuser même une domiciliation temporaire dans l’attente de la réalisation d’un tel contrôle. Or, c’est bien ce que fait la commune d’Aalter, selon la VRT et De Morgen.
L’opposition au niveau local, dont les écologistes de Groen, veulent une enquête disciplinaire au sujet de l’indétrônable bourgmestre d’Aalter, poids lourd du CD&V et membre du gouvernement fédéral de 2007 à 2020, Pieter De Crem. Ce dernier a été interrogé par les médias flamands et nie toute illégalité, affirmant vouloir lutter contre les marchands de sommeil.
La ministre flamande Hilde Crevits pointe jeudi que les inscriptions au registre de la population dépendent de compétences fédérales. « Il y a une procédure de recours spécifique auprès du fédéral pour contester les refus d’inscription au registre de la population« , assure-t-elle. « En cette matière, la Flandre n’a pas de compétence » pour intervenir dans le cadre de sa supervision. Elle ajoute cependant que s’il y a un traitement différencié systématique, il est important d’éclaircir les choses. Il y a eu récemment une plainte, qui donnera lieu à des vérifications. « Les éléments pertinents seront demandés à la commune« . Parallèlement, la ministre demandera à Audit Vlaanderen de se pencher sur le travail de la commune.