En 2018, Adeline sort son premier roman, ‘La Vraie Vie‘. C’est la consécration : une ribambelle de récompenses comme par exemple le prix Première Plume, le prix Filigranes, le prix Goncourt choix de la Belgique ou encore le prix Renaudot des lycéens.
À travers l’histoire de cette jeune fille vivant sous le même toit qu’un père tyrannique, c’est la place toujours plus imposante du patriarcat dans nos quotidiens que l’autrice met en exergue. Une première histoire forte, dure parfois mais qui pour autant, arrive aussi à faire sourire ses lecteurs. Pour les aider à digérer, prendre du recul sur les mots qu’ils et elles viennent de lire.
« Je ne sais pas faire autrement… Quand j’écris une scène qui est très dure, j’ai besoin de prendre un peu de distance et là en plus, on est dans le regard de cette jeune fille qui a un regard très piquant, très mordant, sur ses parents« .
En parlant de patriarcat tout-puissant… Quand on lui demande à quoi rêve-t-elle pour cette année, Adeline Dieudonné a déjà sa réponse : « Je rêve de la mort du capitalisme… Et du patriarcat. Les deux vont ensemble. […] On pourrait même en faire un mot-valise : ‘patriarcisme’. Sans le patriarcat, le capitalisme ne survit pas. Sans le travail gratuit des femmes, le capitalisme ne tiendrait pas longtemps non plus je pense« .
Un combat de tous les jours pour l’autrice qui use de ses mots pour mettre en lumière certaines bases profondément ancrées de nos sociétés sans toutefois, y mêler ses personnages.
« La littérature est un endroit dans lequel j’oublie. Je suis tellement concentré dans les personnages et les situations que je ne les utilise pas pour faire passer des messages politiques. Après, je crois que la littérature est toujours politique. […] Tout est politique… » conclut-elle, sourire aux lèvres.