Je nous ai revus ce matin du 22 mars 2016, tenter de prendre la mesure de ce qui se déroulait sous nos yeux, sans parvenir à encaisser le choc. La violence qui a déchiré notre quotidien.
Je nous ai revus, après le 17 mars 2020, slalomer entre de nouvelles règles, tombées comme des herses. Tenter de protéger, sans vraiment parvenir à concevoir comment.
Je nous ai revus, et tout ça vibre de manière très particulière, alors que nous traversons à nouveau moment de crise et d’incertitude majeur sur l’évolution de la guerre en Ukraine et sur ce qui semble être la recomposition des alliances géopolitiques mondiales.
En écoutant les reportages, en lisant les articles qui reviennent sur les attentats, comme sur le Covid, en regardant ces événements buter les uns contre autres, puis se superposer, un constat apparaît, qui est commun à ces deux, et même à ces trois chocs : c’est la nature de la réponse. Elle s’est à chaque fois accompagnée d’une réponse sécuritaire extraordinaire, hors du commun. Une réaction qui n’est pas très surprenante car ces chocs provoquent du danger. La réponse sécuritaire est une réponse de protection de la part de l’État.
En mars 2016, tout à coup, les militaires patrouillaient dans les rues, armes de guerre en bandoulière.
En 2020, les drones de la police survolaient les parcs, et les patrouilles sillonnaient les bois pour nous dire de rentrer chez nous.
Aujourd’hui, nous sentons bien que nous ce type de réponse est en train de se mettre en place, à travers tout le discours mobilisation de l’industrie pour le réarmement de la Belgique… et de l’Europe.