Parmi les métaux rares recherchés, il y a le lithium, un matériau nécessaire notamment pour la production de batteries de voitures électriques.
Sur les 47 projets retenus, la moitié concerne en réalité des projets de traitement et de recyclage et l’autre moitié des projets miniers. Et sur l’ensemble de ces projets, « il y en a 22 qui portent sur le lithium, donc on peut imaginer espérer que l’extraction de lithium en Europe va faire des progrès significatifs » observe Eric Pirard.
Par contre, atteindre l’objectif d’une autonomie de 10% d’extraction de ressources comme le cobalt, le nickel ou l’aluminium tel que défini par la législation européenne, « est tout à fait illusoire » assure le professeur de l’ULiège : « Tous les spécialistes sont d’accord pour dire qu’on n’y arrivera pas. Certainement pas si on doit en plus atteindre chaque objectif pour chaque matière première. C’est peut-être bien de se fixer des objectifs réalistes, mais clairement, nous n’arriverons pas à 10% d’autonomie pour toute une série de matières, dont le lithium et le cobalt. L’effort porte en particulier sur ces deux métaux-là. Mais pour tous les autres métaux, il est certain que nous n’arriverons pas à extraire 10% du sous-sol« .
Pourquoi cet objectif est irréalisable selon les géologues ? C’est en réalité une question de temps sur les projets concernés. « Les 47 projets qui viennent d’être labellisés par l’Europe, sont des projets essentiellement de maintien de capacités ou de renforcement de capacités. Ce ne sont donc pas des nouveaux projets miniers. Pour les spécialistes du domaine, ce sont tous des projets que l’on connaît déjà et qui pourraient bénéficier d’un permis accéléré et d’un financement particulier de la part de l’Europe. Si on veut demain ouvrir de nouvelles mines sur des matières premières, dans des gisements nouveaux, il faut d’abord faire de l’exploration. C’est également prévu par le Critical Raw Materials Act : chaque pays a l’obligation pour le 24 mai de cette année de rentrer un projet, un plan d’exploration du sous-sol » explique Eric Pirard. Or, si on relance des projets d’exploration des sous-sols européens, les gisements que l’on découvrirait éventuellement « ne seront pas mis en exploitation avant dix ou 20 ans« .