Berlin – Les élections législatives allemandes de 2025 ont livré des résultats qui reflètent une profonde fragmentation du paysage politique. Selon les sondages de sortie des urnes à 18h, la CDU/CSU de Friedrich Merz arrive en tête avec 29 % des voix, mais sans majorité absolue. L’extrême droite, représentée par l’AfD, réalise un score historique de 19,5 %, confirmant son ancrage dans le paysage politique allemand. Dans le même temps, le SPD d’Olaf Scholz s’effondre à 16 %, son plus bas score depuis la création de la République fédérale.
Avec seulement cinq partis susceptibles de siéger au Bundestag (CDU/CSU, SPD, AfD, Verts et Die Linke), contre six en 2021, la fragmentation politique reste un défi majeur. Le FDP, crédité de 4,9 %, risque de ne pas franchir la barre des 5 % nécessaire pour entrer au Parlement. Ce serait un coup dur pour le parti libéral, qui avait joué un rôle clé dans la coalition précédente. Le parti de Sahra Wagenknecht, le BSW, échoue quant à lui à entrer au Bundestag, avec moins de 5 % des voix. Cet échec marque un revers pour la gauche populiste, qui espérait capitaliser sur les mécontentements sociaux et économiques.
Avec 29 % des voix, la CDU/CSU de Friedrich Merz reste la première force politique du pays. Cependant, sans majorité absolue, elle devra former une coalition. Plusieurs options s’offrent à elle : une grande coalition avec le SPD, numériquement possible mais politiquement difficile après les tensions des dernières années ; une coalition « Jamaïque » (CDU/CSU + Verts + FDP), si le FDP dépasse la barre des 5 % ; ou une coalition « Kenya » (CDU/CSU + SPD + Verts), une alliance élargie qui nécessiterait des concessions majeures de la part des sociaux-démocrates.
Avec 19,5 % des voix, l’AfD réalise son meilleur score depuis 1933. Ce résultat confirme la montée en puissance de l’extrême droite, notamment dans les régions de l’Est. Cependant, l’isolement politique de l’AfD limite son influence directe. Aucun parti traditionnel n’envisage de former une coalition avec elle, ce qui la confine à un rôle d’opposition.
Le SPD, parti du chancelier sortant Olaf Scholz, subit un revers majeur avec seulement 16 % des voix, son plus bas score historique. Ce résultat reflète une perte de confiance dans les partis traditionnels du centre. Le FDP, quant à lui, frôle la barre des 5 % et risque de disparaître du Bundestag. Un tel scénario marquerait un tournant pour le parti libéral, qui a longtemps joué un rôle d’arbitre dans les coalitions.
Les Verts obtiennent 13,5 % des voix, en légère baisse par rapport à 2021, mais restent une force politique majeure. Die Linke, avec 8,5 %, confirme sa stabilisation après des années de déclin. Ces deux partis pourraient jouer un rôle clé dans les négociations de coalition, notamment si une alliance élargie est envisagée.
Les résultats de ces élections soulignent une fragmentation politique sans précédent. La formation d’un gouvernement stable s’annonce difficile, et les négociations pourraient durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Plusieurs scénarios sont possibles : si le FDP dépasse les 5 %, une coalition « Jamaïque » (CDU/CSU + Verts + FDP) pourrait voir le jour ; si le FDP échoue, une grande coalition (CDU/CSU + SPD) ou une coalition « Kenya » (CDU/CSU + SPD + Verts) deviendrait la seule option réaliste.
Dans tous les cas, l’Allemagne s’achemine vers une période d’incertitude politique, marquée par des négociations complexes et des compromis difficiles. La montée de l’AfD, bien que préoccupante, ne remet pas en cause la stabilité démocratique du pays, mais elle souligne la nécessité pour les partis traditionnels de répondre aux préoccupations des électeurs.
Les élections de 2025 marquent un tournant dans l’histoire politique allemande. Avec une CDU affaiblie, un SPD en déclin, et une AfD renforcée, le paysage politique est plus fragmenté que jamais. Les semaines à venir seront cruciales pour déterminer la direction que prendra l’Allemagne, dans un contexte de défis économiques, sociaux et géopolitiques majeurs.
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