Le Maroc fait face à d’importants défis liés à ses dettes extérieures, qui ont connu une augmentation significative au cours des dernières années. Selon les données publiées par la Banque mondiale, ces dettes ont grimpé de 153 % au cours des 13 dernières années, atteignant 69,2 milliards de dollars. Cela reflète une situation économique complexe qui nécessite des stratégies efficaces pour y faire face.
Les données indiquent que les dettes à long terme représentent environ 70 % du total des dettes, la majorité étant à la charge du gouvernement et de ses entreprises. Les dettes à court terme sont estimées à environ 10 milliards de dollars, en plus de 3,9 milliards de dollars provenant du Fonds monétaire international (FMI). Les créanciers multilatéraux détiennent la moitié des dettes du Maroc, avec la Banque mondiale en tête, représentant 20 % des créances, suivie de la Banque africaine de développement avec 10 %.
D’autre part, les dettes détenues par des créanciers étrangers du secteur privé représentent environ 36 %, la plupart étant concentrées dans des obligations de trésorerie. La France et l’Allemagne figurent parmi les principaux pays créanciers, avec une part totale de 15 % des dettes.
L’année dernière, le service de la dette a connu une augmentation significative, atteignant 1,4 milliard de dollars, soit une hausse de 29 % par rapport à l’année précédente. La montée des taux d’intérêt a aggravé ce problème, avec des taux moyens dépassant 6 % pour les créanciers du secteur privé, ce qui constitue le niveau le plus élevé depuis 2019. Pour les créanciers officiels, le taux moyen était de 4 %, contre 1,5 % entre 2019 et 2022.
Au niveau mondial, les pays en développement ont dépensé un montant record de 1,4 trillion de dollars pour le service de leur dette extérieure, alors que les taux d’intérêt ont atteint leur niveau le plus élevé en 20 ans en 2023. Cela a eu des répercussions négatives sur les budgets de nombreux pays, entraînant des réductions de dépenses dans des domaines vitaux tels que la santé, l’éducation et l’environnement.
La pandémie de COVID-19 a entraîné une augmentation marquée des charges de la dette dans tous les pays en développement. À la fin de 2023, la dette extérieure totale due par tous les pays à revenu faible et intermédiaire a atteint un niveau record de 8,8 trillions de dollars, soit une augmentation de 8 % par rapport à 2020.
Le Maroc doit élaborer des stratégies efficaces pour faire face à cette charge croissante, notamment en améliorant la gestion de la dette, en augmentant les investissements internes et en renforçant une croissance économique durable.
Les défis auxquels le Maroc est confronté en matière de dettes extérieures exigent un effort concerté de toutes les parties prenantes, y compris le gouvernement, le secteur privé et la communauté internationale. Il est crucial de mettre en place des plans d’action clairs visant à réduire la dépendance à l’égard de la dette extérieure et à promouvoir la durabilité financière, afin d’assurer un avenir économique meilleur pour le royaume.
La résolution de ces questions complexes nécessite une vision à long terme et une anticipation de l’avenir, ce qui pourrait contribuer à assurer la stabilité et la prospérité de la société marocaine.