Les récents affrontements à Amsterdam, survenus après un match de football entre l’Ajax et le Maccabi Tel Aviv, ont ravivé des débats houleux au sein de la société néerlandaise. Les violences, qui ont éclaté entre supporters israéliens et jeunes d’origine marocaine, ont conduit certains à accuser ces derniers d’antisémitisme, bien que l’enquête ait révélé que les tensions avaient débuté du côté israélien.
Une semaine après ces événements, le Parti pour la liberté (PVV), dirigé par Geert Wilders, a saisi l’occasion pour alimenter la polémique en imputant les violences aux « musulmans, principalement marocains ». Wilders, connu pour ses discours anti-immigration et ses attaques contre les binationaux, a proposé d’élargir les motifs de déchéance de nationalité pour inclure l’antisémitisme.
Lors d’un débat à la Chambre des représentants, Wilders a exhorté le Premier ministre néerlandais, Dick Schoof, à demander au ministère public de retirer la nationalité néerlandaise aux binationaux concernés, ciblant particulièrement les Marocains. Cette proposition a été accueillie avec scepticisme par d’autres partis, notamment le Parti travailliste Denk, dont le leader, Stephan van Baarle, a questionné Wilders sur les slogans anti-arabes proférés par certains supporters israéliens, qui ont été largement ignorés par ce dernier.
Les incidents qui ont suivi le match ont conduit à plusieurs arrestations, y compris de résidents israéliens, et des rapports de la police ont souligné l’implication active des supporters du Maccabi Tel Aviv. La maire d’Amsterdam, Femke Halsema, a décrit la situation comme un « cocktail toxique » mêlant antisémitisme, hooliganisme et colère liée au conflit israélo-palestinien. En réponse aux violences, des rassemblements ont été interdits dans la ville pour prévenir d’autres conflits.
Du côté de la société civile, les déclarations de Wilders ont suscité une vive indignation. Abdou Menebhi, président de l’association EMCEMO, a dénoncé des propos xénophobes et une instrumentalisation politique des violences qui stigmatisent les jeunes marocains. Menebhi a souligné que ces discours ne font qu’alimenter un climat de tension et de division au sein de la société néerlandaise.
Geert Wilders, figure emblématique de l’extrême droite hollandaise, a fondé le PVV en 2006. Il est connu pour ses positions controversées sur l’immigration et l’islam, souvent critiquées pour leur caractère xénophobe. Wilders a régulièrement appelé à des mesures strictes contre l’immigration et a exprimé des opinions pro-Israël, à la fois dans le contexte politique néerlandais et sur la scène internationale.
Face à cette escalade des tensions, une conférence sera organisée à Amsterdam par des associations œuvrant contre la discrimination raciste, rassemblant ONG et syndicats pour réfléchir à des solutions et renforcer la cohésion sociale.