Le ministre de l’Intérieur du gouvernement d’unité nationale libyen, Imad Al-Turabi, a annoncé la reprise des patrouilles de la police des mœurs à partir du mois prochain. Il a indiqué que ces patrouilles interdiront les « tendances » capillaires inappropriées et les vêtements des jeunes qui ne correspondent pas à la culture et aux spécificités de la société. Al-Turabi a également averti contre les voyages des femmes sans un tuteur et a interdit le mélange des hommes et des femmes dans les cafés et les lieux publics, menaçant ceux qui souhaitent vivre en liberté de s’installer en Europe. L’une des questions les plus controversées est l’imposition du hijab, Al-Turabi appelant les femmes à porter le hijab comme une partie de la préservation des valeurs culturelles et religieuses, ce qui a intensifié le débat sur les droits des femmes dans le pays. Cette annonce a suscité un large débat dans le pays, beaucoup la considérant comme une restriction des libertés personnelles.
Imad Al-Turabi, connu pour ses orientations salafistes, estime que la préservation de l’identité culturelle et religieuse est essentielle dans le contexte social et politique difficile que traverse la Libye. Ses décisions récentes reflètent sa vision salafiste qui promeut un mode de vie conforme aux traditions islamiques.
Impact des décisions
- Réactions populaires : De nombreux jeunes et militants ont exprimé leur mécontentement face à ces décisions, les considérant comme une forme de répression et de restriction des libertés. De plus, de nombreuses femmes estiment que ces mesures visent à imposer des contraintes supplémentaires sur leurs droits, en particulier en ce qui concerne le port du hijab.
- Responsables et politiciens : Certains politiciens ont soutenu ces décisions, les considérant comme nécessaires pour préserver les valeurs et les traditions, tandis que d’autres les jugent irresponsables à un moment où le pays a besoin d’unité et de compréhension.
- Organisations des droits humains : Les organisations de défense des droits de l’homme ont averti que ces décisions sont en contradiction avec les droits fondamentaux des individus, tels que la liberté d’expression et le droit des femmes à prendre des décisions concernant leurs vêtements et leurs comportements.
Contexte culturel et religieux
L’orientation salafiste adoptée par Al-Turabi reflète une tendance croissante dans certains milieux libyens. La préservation de l’identité islamique est considérée comme une partie essentielle de la culture locale. Cette tendance peut recevoir le soutien de certaines factions, mais elle suscite également des inquiétudes chez d’autres qui estiment qu’elle pourrait conduire à la marginalisation des valeurs libérales.
Avenir
Il est probable que le débat autour de ces décisions se poursuive, ce qui pourrait entraîner davantage de tensions entre les différentes factions de la société. Dans les conditions actuelles, toute tentative de promouvoir des valeurs traditionnelles doit être équilibrée par le respect des droits individuels et la garantie que la Libye soit un lieu inclusif pour tous, indépendamment de leurs différences culturelles et religieuses.
Ces développements rendent importante la surveillance de la situation de près, reflétant les défis auxquels la Libye est confrontée dans sa quête de stabilité et de construction d’une société inclusive pour tous.