Le procès du journaliste marocain Hamid Mahdaoui, qui se tient au tribunal de première instance de Rabat, suscite de vives réactions au sein de la société marocaine. Le 28 octobre 2024, la cour a décidé de mettre le dossier en délibéré jusqu’au 11 novembre 2024, suite à une plainte déposée par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. Ce dernier réclame une peine maximale et des dommages-intérêts atteignant un milliard de centimes, soit 10 millions de dirhams, au motif que Mahdaoui aurait diffusé de fausses informations le concernant.
Les accusations portées contre Mahdaoui comprennent la diffusion d’allégations mensongères, la diffamation et l’injure publique, en vertu des articles 447-2, 444 et 443 du Code pénal marocain. Ce procès a été largement interprété comme une tentative de museler la liberté de la presse au Maroc, un pays où les journalistes et les médias font souvent face à des pressions politiques.
Le ministère de la Justice, dirigé par Ouahbi, est déjà controversé, en grande partie en raison de ses positions perçues comme répressives. De nombreux Marocains expriment leur mécontentement à son égard, considérant ses actions comme une atteinte aux droits fondamentaux et à la liberté d’expression. Le ministre a été critiqué pour ses méthodes jugées autoritaires et pour la façon dont il gère les affaires judiciaires, ce qui a exacerbé les tensions entre le gouvernement et les défenseurs des droits humains.
Outre le cas de Mahdaoui, plusieurs autres dossiers ont mis en lumière la controverse entourant Abdellatif Ouahbi. Son implication dans des affaires judiciaires sensibles et la gestion de la répression des voix dissidentes font de lui une figure clivante au sein de la société marocaine. Les critiques soulignent que ses actions vont à l’encontre des principes de justice et de transparence, essentiels à une démocratie fonctionnelle.
Le soutien à Mahdaoui s’est intensifié, de nombreux groupes de journalistes et des organisations de défense des droits humains ayant exprimé leur solidarité. Ce climat de tension a conduit à des appels à la mobilisation en faveur de la liberté de la presse et contre les abus de pouvoir.
La situation actuelle soulève des questions fondamentales sur l’état de la démocratie au Maroc et les défis auxquels sont confrontés les journalistes dans leur quête de vérité et de justice. Le procès de Hamid Mahdaoui est donc plus qu’un simple conflit juridique ; il représente un enjeu crucial pour la liberté d’expression et les droits de l’homme dans le royaume.
Le cas de Hamid Mahdaoui et le rôle controversé d’Abdellatif Ouahbi sont emblématiques des tensions qui existent au Maroc entre le pouvoir et la liberté de la presse. Alors que la date de la prochaine audience approche, l’attention se tourne vers l’évolution de cette affaire et ses implications pour l’avenir du journalisme dans le pays.