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Lahcen Hammouch : Bruxelles « La montée de la violence liée au trafic de drogue »

Bruxelles, la capitale belge, est confrontée à une crise alarmante liée à la violence du narcotrafic. Au cours des dernières années, une soixantaine de bandes criminelles se livrent une guerre acharnée pour le contrôle des « hots spots », des zones stratégiques où se déroulent les transactions de drogue. Cette lutte pour le pouvoir s’accompagne d’une escalade de la violence, avec des fusillades qui se produisent de plus en plus souvent en pleine rue, mettant en danger les vies des citoyens.

Une violence de plus en plus fréquente

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2023, Bruxelles a enregistré 12 décès et 131 blessés liés à des violences du narcotrafic. Entre janvier et mars 2024, trois personnes ont été tuées dans des contextes criminels similaires. Ces incidents tragiques ne sont pas des événements isolés. Récemment, le quartier des Marolles a été le théâtre d’une fusillade où deux personnes ont été grièvement blessées, marquant une fois de plus l’impact de la violence sur la vie quotidienne des Bruxellois.

Des quartiers comme le Peterbos à Anderlecht, connu pour le deal de cocaïne, sont devenus des points chauds de la criminalité. Les policiers rapportent que ces zones peuvent générer entre 20 000 et 30 000 euros de chiffre d’affaires par jour, attirant ainsi des trafiquants prêts à tout pour protéger leurs intérêts financiers. La violence qui en résulte est souvent extrême, impliquant fusillades, enlèvements et intimidations.

Les causes sous-jacentes de la violence

L’augmentation des fusillades est étroitement liée aux rivalités entre dealers. Les enquêteurs notent que ces conflits sont exacerbés par la forte demande de drogues, en particulier de cocaïne, qui est devenue une véritable mine d’or pour les organisations criminelles. Le prix d’un kilo de cocaïne passe de 1 000 euros à 25 000-35 000 euros une fois en Europe, créant des incitations financières énormes pour les trafiquants.

Cette guerre de territoire est alimentée par des enjeux financiers considérables. En effet, le contrôle d’un point de deal peut faire la différence entre des millions d’euros de bénéfices annuels. Les trafiquants n’hésitent pas à utiliser la violence pour sécuriser ces points, rendant la situation encore plus dangereuse pour les communautés locales.

La normalisation de la violence

La violence à Bruxelles ne se limite pas aux milieux criminels. Les fusillades se déroulent désormais à la vue de tous, créant un climat de peur parmi les habitants. De nombreux témoins, comme Nathan et Paola, décrivent des scènes de chaos et d’angoisse, illustrant la banalisation de cette violence dans la vie quotidienne. Les résidents, bien que souvent non ciblés, vivent dans la crainte que de tels événements se reproduisent.

Cette normalisation de la violence soulève des questions sur l’inefficacité des mesures prises par les autorités pour contrer ce phénomène. Les interventions policières, bien que nécessaires, semblent souvent insuffisantes face à l’ampleur des problèmes d’engagement communautaire et d’éducation. Sans une approche holistique, qui inclut la réhabilitation des jeunes attirés par le narcotrafic, la spirale de la violence risque de perdurer.

Des solutions à envisager

Pour faire face à cette crise, il est impératif que les autorités, les communautés et la société civile unissent leurs efforts. Les stratégies doivent inclure non seulement des mesures de répression, mais aussi des initiatives visant à offrir des alternatives viables aux jeunes vulnérables. L’éducation, l’engagement communautaire et la création d’opportunités économiques sont essentiels pour briser le cycle du narcotrafic et de la violence.

La situation à Bruxelles est un cri d’alarme sur les dangers du narcotrafic et de la violence qui l’accompagne. Alors que les coups de feu continuent de retentir dans les rues, il devient crucial d’agir pour protéger les communautés et restaurer la sécurité. La guerre des narcotrafiquants ne se limite pas à un problème de criminalité ; elle affecte la vie de milliers de personnes, et sans action concertée, cette crise ne fera que s’aggraver.


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