Le Conseil de l’Europe est la plus ancienne organisation de l’architecture internationale traitant de la démocratie, des principes des États et de la protection des droits de l’homme. Après plus de deux ans de débats parfois intenses, l’Assemblée a approuvé cette semaine des amendements qui permettront à son règlement intérieur de poursuivre ses travaux dans le bon ordre.
Apprendre de l’expérience
Un membre éminent de l’Assemblée, Mme Ingjerd Schou, chef de la délégation norvégienne auprès du Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) s’est vu confier la lourde tâche de mettre à jour les règles à appliquer au sein de l’Assemblée.
Mme Ingjerd Schou a déclaré au European Times que « nous devons aller dans le sens des règles et être plus précis, mais aussi plus flexibles ».
Il est important de réfléchir et d’apprendre de l’expérience sur la manière dont des situations parfois imprévisibles, comme la pandémie de Covid-19, ont été gérées. Mais aussi des changements dans la scène internationale, par exemple le déclenchement par la Russie d’une guerre à grande échelle contre l’Ukraine qui a conduit à l’exclusion de la Russie du Conseil de l’Europe. L’APCE comptait donc moins de membres, mais à titre d’exemple, les règles maintenaient le nombre de membres nécessaire pour créer un groupe politique.
Mme Ingjerd Schou a ainsi souligné qu’il faut de temps à autre se pencher également sur les règles de fonctionnement de cette organisation.
Elle a souligné qu’« il est important d’avoir des règles claires car cela nous permettra de traiter des questions politiques cruciales. Avec les fondamentaux et aussi avec la structure qui sensibilisent tous les parlementaires et aussi les secrétariats à la manière de se comporter.
Les nouveaux amendements au règlement qui ont été adoptés par l’Assemblée plénière rationalisent les règles existantes. Ils se concentrent en partie sur les aspects pratiques du travail des membres au sein de l’assemblée, comme la façon de gérer le vote des amendements apportés aux recommandations proposées et « Combien de minutes puis-je parler ? » Et si l’on peut diviser son temps en plusieurs parties, pour commenter les autres intervenants.
Les réunions en personne comme principe
Au cours des travaux de révision des règles de fonctionnement de l’Assemblée, « il y a eu aussi une sorte d’apprentissage et aussi de réflexion après la pandémie que nous devons nous rencontrer en personne car il y a quelque chose entre les gens qui se rencontrent et échangent leurs points de vue », Mme Ingjerd Schou. noté.
« Nous avons eu une réunion de deux jours à Oslo. Faire sortir les parlementaires de l’hémicycle [Parliamentary Assembly hall] de Strasbourg vers une autre capitale. Le débat était plus bas, plus réfléchi », a-t-elle ajouté. « Nous avons également eu la possibilité non seulement d’argumenter sur des questions politiques, mais aussi de comprendre pourquoi les gens et pourquoi les pays adoptent la position qu’ils adoptent. »
Le Conseil de L’Europe est un forum unique d’échange de vues. Il repose sur trois piliers, l’État de droit, la démocratie et droits humains.
Mme Ingjerd Schou a ainsi estimé que « Si vous voulez être membre du Conseil de l’Europe, vous devez être physiquement présent en plénière. Et profitez de cette possibilité pour argumenter et trouver des solutions politiques.»
La position forte du Conseil s’obtient à travers ses conventions et les Cour européenne des droits de l’homme. Lorsqu’un pays adhère, il ratifie les conventions et ses valeurs.
« Nos outils ici sont de confronter, de débattre, d’argumenter, d’apporter notre soutien et de contester. Il faut être patient quand vous êtes ici. Parce que cela prend du temps et que nous n’utilisons pas d’outils très durs comme l’exclusion d’un pays », a conclu Mme Ingjerd Schou.
Pour l’instant, l’APCE a mis à jour ses règles, ni pour la première ni probablement pour la dernière fois.
Pas les premiers amendements
L’Assemblée a une longue et fière tradition au cours de ses 75 années d’histoire, mais aussi des périodes sombres nécessitant une révision de ses procédures. Notamment en 2017 et 2018, lorsque l’APCE enquêtait sur des allégations selon lesquelles certains de ses membres auraient rendu service à l’Azerbaïdjan dans le cadre de ce que l’on appelle la « diplomatie du caviar ». Dans ce contexte, des appels ont été lancés pour interdire à l’ancien président de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, M. Pedro Agramunt, d’occuper un poste élevé au Conseil de l’Europe pendant 10 ans. Cela s’est produit après qu’il ait été mentionné dans le cadre d’une enquête de corruption sur le trucage des votes en faveur de l’Azerbaïdjan.
L’année précédente, un scandale de blanchiment d’argent avait ébranlé le conseil, lorsqu’un membre éminent de l’Assemblée, M. Luca Volontè, avait été inculpé par les procureurs italiens pour avoir reçu 2,39 millions d’euros de la part de responsables azerbaïdjanais en échange de « son soutien aux positions politiques de l’État » à l’époque. le Conseil de l’Europe. M. Luca Volontè a ensuite été acquitté de l’accusation de blanchiment d’argent.
Publié à l’origine dans The European Times.