Chișinău, Moldavie / 3 mai 2024 – Le 3 mai marque la Journée mondiale de la liberté de la presse, déclarée par l’Assemblée générale des Nations unies pour rappeler aux gouvernements leur devoir de respecter et de défendre le droit à la liberté d’expression. Ce droit est garanti et universellement reconnu par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
La Moldavie est l’exemple même d’un pays qui vise l’adhésion à l’Europe mais qui ne respecte pas le droit à la liberté d’expression internationalement reconnu.
Depuis 2022, la liberté des médias en Moldavie diminue rapidement. Le gouvernement a interdit les droits de diffusion de six chaînes de télévision d’opposition. Cette tendance s’est poursuivie en 2023, avec plus de 20 autres médias interdits et des centaines de journalistes empêchés de faire leur travail.
Les restrictions imposées aux médias ont coïncidé avec les élections régionales en Moldavie, avec l’ambition de réduire au silence la presse d’opposition. Cette situation a été critiquée par l’OSCE, qui a noté que : « Les élections locales en Moldavie se sont déroulées dans le calme et ont été gérées efficacement, les candidats ayant pour la plupart pu faire campagne librement, mais les pouvoirs étendus de la commission gouvernementale pour les situations exceptionnelles ont été utilisés pour restreindre la liberté d’expression et d’association, ainsi que le droit de se présenter.
Les restrictions imposées aux médias ainsi que les problèmes liés à l’indépendance du système judiciaire et à la corruption de l’État ont été mis en évidence dans un récent rapport du département d’État américain.
Dans son rapport annuel sur les droits de l’homme en Moldavie, le département d’État américain énumère plusieurs violations liées aux restrictions imposées aux médias :
- De graves restrictions à la liberté d’expression et des médias, notamment la censure et l’application ou la menace d’application de « lois » pénales sur la diffamation pour limiter l’expression.
- De graves restrictions à la liberté d’Internet.
- Des interférences substantielles avec la liberté de réunion pacifique et la liberté d’association, y compris des « lois » excessivement restrictives sur l’organisation, le financement ou le fonctionnement des organisations non gouvernementales et des organisations de la société civile.
Le rapport souligne également qu’en raison de la corruption et de l’influence politique qui compromettent l’indépendance du système judiciaire, les journalistes se heurtent à des obstacles dans leur quête de vérité et de justice.
L’absence d’application égale de la loi sape la confiance du public et perpétue un climat d’incertitude, entravant le rôle des médias en tant que gardiens de la démocratie.
En cette journée mondiale de la liberté de la presse, Stop Media Ban réaffirme son engagement inébranlable à défendre le droit fondamental à la liberté de la presse.
C’est pourquoi Stop Media Ban lance une pétition à l’intention des institutions européennes pour demander au gouvernement moldave de revenir sur ses politiques hostiles et de s’engager à nouveau à défendre la liberté de la presse en tant que droit humain fondamental et pierre angulaire de la démocratie.
En tant que candidat à l’UE, la Moldavie doit mettre en œuvre des mesures concrètes pour protéger le droit des citoyens moldaves à la liberté d’opinion. Afin de protéger les journalistes et les travailleurs des médias dans leurs efforts pour accomplir leur mission de porteurs de vérité, la Moldavie doit mettre en œuvre la loi européenne sur la liberté des médias en tant que pilier de son adhésion à l’Union européenne.
Stop Media Ban soumettra la pétition aux institutions européennes après la nouvelle législature. Notre mission est de veiller à ce que les voix des journalistes soient entendues et que la vérité continue de briller en Moldavie et dans tous les coins du monde.