Tor Wennesland, coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a souligné la nécessité de poursuivre les discussions vitales, soutenues par l’Égypte, le Qatar et les États-Unis.
« Si les pourparlers ne reprennent pas, je crains le pire pour les civils assiégés et terrifiés de Rafah, pour les otages détenus dans des conditions inimaginables depuis plus de 225 jours.et pour une opération humanitaire débordée qui reste au bord du gouffre dans la bande de Gaza », a-t-il déclaré.
« Priorité immédiate, sauver des vies »
Plus de 1,2 million de Palestiniens déplacés d’ailleurs à Gaza se sont réfugiés à Rafah, avec plus de 810 000 personnes déplacées à nouveau depuis le début de l’offensive militaire israélienne le 6 mai.
« Sauver des vies et répondre aux besoins critiques à Rafah et à Gaza de manière plus générale doivent rester notre priorité immédiate », a souligné M. Wennesland.
« Dans le même temps, nous ne devons pas perdre de vue les risques que ces menaces immédiates font peser sur les perspectives de résolution de ce conflit et de paix et de stabilité à plus long terme dans la région. »
« À court de mots »
Informant également les ambassadeurs, Edem Wosornu, directeur des opérations au Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a mis en lumière la situation humanitaire désastreuse à Rafah et dans l’ensemble de la bande de Gaza.
« Pour être franc, nous manquons de mots pour décrire ce qui se passe à Gaza.. Nous l’avons décrit comme une catastrophe, un cauchemar, l’enfer sur terre. C’est tout cela, et pire encore », a-t-elle déclaré, ajoutant que la situation se détériore de jour en jour.
Plus de 35 000 personnes ont été tuées et 79 000 blessées, selon le ministère de la Santé de Gaza.
« Engagé à rester et à livrer »
Mme Wosornu a souligné que l’ONU et ses partenaires humanitaires « s’engagent à rester et à agir ».
Elle a accueilli favorablement l’envoi d’aide via le quai flottant mis en place par les États-Unis, ajoutant toutefois qu’en raison de la fermeture actuelle du passage de Rafah et de l’accès limité via Kerem Shalom et Rafah, les humanitaires manquent de fournitures et de carburant « pour fournir un niveau de soutien significatif ».
Le haut responsable d’OCHA a réitéré que les civils, leurs maisons et les infrastructures dont ils dépendent doivent être protégés, et que le passage rapide et sans entrave de l’aide vers et à l’intérieur de Gaza doit être facilité.
Elle a également souligné la nécessité d’un financement suffisant, notamment pour l’agence des Nations Unies qui vient en aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) « le pilier central de notre opération d’aide ».
« Conséquences mortelles de l’inaction »
Dans son exposé, M. Wennesland a souligné qu’une solution durable à Gaza nécessite une approche « fondamentalement politique ».
Il a souligné l’importance du nouveau gouvernement palestinienqui comprend huit ministres de Gaza, et son potentiel d’unification politique, économique et administrative de Gaza et de la Cisjordanie.
Exhortant la communauté internationale à soutenir le nouveau gouvernement, le haut responsable de l’ONU a également souligné l’urgence d’établir un cadre politique viable pour mettre fin au conflit israélo-palestinien et parvenir à une solution à deux États.
« Jour après jour, nous sommes témoins des conséquences mortelles de l’inaction. Le moment est venu de jeter les bases d’un avenir meilleur pour les Palestiniens, les Israéliens et la région dans son ensemble. L’ONU continuera à soutenir tous ces efforts », a-t-il conclu.
Publié à l’origine dans The European Times.