À un moment charnière de la politique allemande, le Parti libre-démocrate (FDP) et le Parti social-démocrate (SPD) se sont réunis dimanche pour finaliser leurs stratégies en vue des prochaines élections européennes. Les congrès des partis ont été marqués par un sentiment d’urgence et un appel à l’action alors que les deux partis étaient confrontés à une baisse des sondages et à une détermination commune à revigorer la participation électorale.
Lors des congrès tenus le 28 janvier, les deux partenaires de la coalition ont officiellement approuvé leurs programmes électoraux. Ils ont annoncé leurs principaux candidats, ouvrant la voie à ce qui devrait être une course extrêmement compétitive. Chancelier Olaf ScholzS’adressant au rassemblement du SPD, il a souligné l’importance des prochaines élections, les présentant comme un champ de bataille contre la montée du populisme de droite en Allemagne et dans toute l’Europe.
Avec un taux de popularité de 13,5%, le SPD a fait de la lutte contre les idéologies de droite un pilier central de sa campagne. Katarina Barley, une femme politique qui a dirigé les efforts du parti lors des élections européennes de 2019, a de nouveau été choisie pour diriger les efforts du SPD. Malgré les difficultés rencontrées dans le passé, au cours desquelles le SPD a connu des revers, le parti reste déterminé à renverser la situation et à faire face à l’influence croissante des forces antilibérales au sein de l’UE. Barley est l’un des critiques virulents de la tactique du Premier ministre hongrois Victor Orbán.
Sur une note, le FDP, dont le soutien est tombé en dessous du seuil crucial de 5 %, fait campagne en mettant l’accent sur la réduction de la bureaucratie au niveau européen. Marie Agnes Strack Zimmermann, leur candidate, a vivement critiqué l’administration de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, pour avoir favorisé une « folie bureaucratique » qui entrave l’innovation. Le FDP a également souligné l’alignement perçu de von der Leyen sur les politiques en la qualifiant de « présidente de la Commission verte », dans le but de différencier leur position sur la réforme de la réglementation.
Ces campagnes nationales se déroulent dans un paysage politique européen confronté à des défis importants, notamment des relations tendues avec la Hongrie. Le SPD et le FDP ont exprimé leurs inquiétudes quant au comportement d’Orbán et à la manière dont la Commission européenne a géré cette situation. Il existe en particulier une controverse autour de la décision de débloquer les fonds européens destinés à la Hongrie – une décision considérée par certains comme compromettant l’engagement de l’UE envers les valeurs démocratiques.
Alors que les partis politiques allemands affinent leurs approches et rassemblent leurs partisans, les prochaines élections européennes deviennent l’occasion non seulement de surmonter les obstacles politiques internes, mais aussi de façonner la voie future de l’Union européenne. Des réformes à la sauvegarde des valeurs démocratiques, les résultats de ces élections auront sans aucun doute des conséquences importantes sur la position de l’Allemagne, en Europe et sur l’orientation globale de l’UE.
Publié à l’origine dans The European Times.