Entre-temps, différents aspects de la législation ont été adaptés, en partie sur une base temporaire et en partie sur une base permanente. L’état de la situation dressé par le SPF indique les adaptations qui doivent encore être adoptées au Parlement. La pandémie a encore mis en évidence à quel point les compétences en matière de santé publique sont fragmentées entre les différentes autorités depuis la dernière réforme de l’État. Une coopération intense entre ces autorités est donc une nécessité. La coopération a fonctionné, par exemple, dans la mise en œuvre de la stratégie de vaccination. Une Plateforme inter-administrative (PIA), qui regroupe les responsables des différentes administrations de la santé, a déjà été mise en place avant l’arrivée du COVID-19. Le SPF propose maintenant de faire évoluer cet organe existant pour qu’il devienne la Cellule de crise interfédérale qui, lors d’une crise sanitaire majeure, deviendra un organe central chargé de coordonner la mise en œuvre de la politique de crise à la demande du RMG et de la Conférence interministérielle Santé publique (CIM). La coopération avec le Centre de crise national (NCCN) sera également intensifiée. En cas de crise nationale, ce centre de crise fera rapport au Comité de concertation.
Par ailleurs, les plans existants relatifs à la préparation, à la réaction et au rétablissement en matière de crises sanitaires sont également examinés, tant au niveau des pouvoirs publics que, par exemple, du secteur hospitalier. Nous ne pouvons pas prédire à quelles crises ayant un impact sur la santé publique nous serons confrontés à l’avenir, et encore moins comment elles évolueront. C’est pourquoi une préparation générale est nécessaire. Le cadre de cette préparation est le Generic Preparedness Plan que le SPF est en train d’élaborer. Ce cadre ne sera jamais définitif, mais les expériences des derniers mois montrent que notre approche est déjà plus au point : la réaction à la crise de la variole du singe, coordonnée par le SPF, le montre bien. À la suite de la guerre en Ukraine, il a aussi fallu accorder une attention particulière aux aspects sanitaires de la crise des réfugiés et mettre au point les préparations à un éventuel incident CBRNe[1]. Des progrès ont également été réalisés dans ce cadre. La mise au point de ce cadre générique et d’un Pandemic Preparedness Plan qui s’y intègre (et qui est demandé par la Commission européenne à tous les Etats membres avant le 27 décembre) est une priorité absolue pour le SPF.
Pour être prêt à réagir aux crises sanitaires, la participation aux initiatives européennes et internationales est également importante. Le SPF attache énormément d’importance à notre participation à la Health Emergency Preparedness and Response Authority (HERA) de l’Union européenne. En outre, il est important que notre politique de crise soit évaluée par l’OCDE, et nous jouons également un rôle actif dans la réflexion de l’OCDE et de l’OMS sur la résilience des systèmes de santé.